Dans le cadre d’un appel d’offre, AGS Records Management a été sollicité pour une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) par l’Agence Nationale pour la Garantie des Droits des Mineurs (ANGDM), chargée de la gestion des archives des anciens mineurs en France. Un projet d’envergure qui a mobilisé l’expertise de Lucie Derumaux afin de relever un défi d’organisation documentaire sans précédent.
Un patrimoine archivistique unique à préserver
Autrefois exercé à plus de 100 mètres sous terre, le métier de mineur a marqué l’histoire industrielle et sociale de la France. L’ANGDM, en charge de la gestion des droits des mineurs de France, a conservé durant des dizaines d’années tout type de documents liés à la carrière des mineurs, aux spécificités d’un métier régi par un statut particulier et ce à travers les grands bassins miniers de France, comme celui du Nord, de la Moselle ou encore du Puy-de-Dôme. Jusqu’à ce jour, l’ANGDM, garante des droits des anciens mineurs, veille sur leurs dossiers individuels, centralisés depuis les années 1990 à Noyelles-sous-Lens.
Quand Lucie Derumaux pousse les portes des bâtiments d’archives de l’ANGDM, elle sait qu’elle se retrouve face à une mission hors norme. Entre les murs silencieux, s’empilent les sources de l’un des pans de l’histoire sociale la plus importante de l’époque contemporaine : 1,5 million de dossiers retraçant la vie des mineurs français. Un patrimoine immense, conservé sur près de 11 km linéaires, selon les chiffres de l’ANGDM, et qui nécessite un travail de fond pour être préservé et valorisé.
Son objectif : mener une analyse approfondie des fonds et poser les bases d’une méthodologie de traitement, en vue de leur valorisation.

Un audit archivistique d’ampleur
De juillet à octobre 2022, Lucie Derumaux plonge dans ce projet hors norme. Elle arpente chaque recoin, chaque étagère pour réaliser des relevés détaillés sur site et réévalue le volume réel des archives à traiter, ramenant l’estimation de 11 à 9 km linéaires. En l’absence d’inventaire préexistant, elle conçoit une cartographie précise par salle, avec une classification rigoureuse des documents selon leur typologie et leur bassin minier d’origine.
Pendant des semaines, elle structure, classe, analyse. Sur les 9 km recensés, seuls 200 000 dossiers sont encore actifs, tandis que 80 % du stock est jugé comme « Archives définitives ». Ce constat accentué par une urgence opérationnelle : les deux derniers agents maîtrisant le classement des documents partent à la retraite.
« Chaque pièce devait être minutieusement cartographiée, en classifiant les typologies de documents et en retraçant leurs liens avec les bassins miniers d’origine afin d’assurer une organisation cohérente et efficace. Il fallait agir vite, car les deux derniers agents connaissant le système de classement allaient bientôt partir à la retraite, menaçant ainsi la transmission de ce savoir essentiel. »
Lucie Derumaux – Directrice adjointe du Pôle Archives Conseil
Un dialogue stratégique avec les Archives de France
Lucie Derumaux ne travaille pas seule. Pendant plusieurs mois, et avec l’aide précieuse de l’ANGDM, elle engage un dialogue stratégique avec 10 Directions des Archives départementales et la direction des Archives nationales du monde du travail (ANMT) autour de nombreuses réunions de pilotage. L’enjeu ? Définir quels documents doivent-être conservés et transmis aux services d’Archives et de quelle manière.
Cette phase de concertation aboutit à une décision historique : la majorité des archives de l’ANGDM seront versées dans les services d’archives publiques compétents, l’ensemble étant d’une valeur patrimoniale exceptionnelle. Aucune destruction massive n’est envisagée. Seuls 400 mètres linéaires de documents illisibles ou sans intérêt historique seront écartés.
Un cahier des charges sur mesure pour un traitement optimisé
Après cette phase d’analyse, Lucie Derumaux conçoit un cahier des charges précis définissant la méthodologie de traitement des archives incluant le dépoussiérage, le reconditionnement et le transfert des dossiers aux quatre coins de la France, à destination des services d’archives compétents. Cette démarche marque une première pour AGS Records Management, qui doit rédiger un cahier des charges d’une telle envergure pour un prestataire tiers, qui sera en charge de réaliser la prestation.
« C’était une grande première pour nous d’élaborer un cahier des charges pour un autre prestataire, qui plus est concurrent, tout en étant également en charge du suivi des opérations de ce tiers prestataire, pour garantir une exécution conforme aux exigences établies », souligne Lucie Derumaux.
Une expérience enrichissante et structurante pour l’avenir
Ce projet a constitué un véritable tremplin pour la Directrice adjointe du Pôle Archives Conseil et AGS Records Management. Il a permis d’approfondir l’expertise de l’entreprise en matière de gestion documentaire à grande échelle, tout en consolidant des relations stratégiques avec les institutions publiques, notamment les Archives de France.
Lucie Derumaux en retient une leçon précieuse : « Travailler sur un tel volume d’archives, avec autant d’enjeux historiques et réglementaires, a été un défi passionnant. Une expérience qui présage d’autres missions d’envergure pour l’entreprise, confirmant notre savoir-faire et dans la gestion des archives publiques en France. »
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