Chaque document d’archives raconte une histoire, et parfois, il en révèle des centaines. C’est cette aventure passionnante qu’Alice Abry, archiviste experte, a entreprise à l’Opéra National de Lyon, en transformant des piles de documents oubliés en véritables fenêtres ouvertes sur deux siècles de vie culturelle lyonnaise.
Un héritage dormant à explorer
L’Opéra National de Lyon, rénové notamment par Jean Nouvel en 1993, fait partie du patrimoine de France depuis sa construction en 1831 au cœur de la capitale des Gaules. Si le lieu a assis sa réputation par son architecture et la variété des concerts et spectacles qui s’y sont déroulés depuis sa création, rares sont ceux qui ont eu accès aux espaces de stockage l’institution. Et pourtant, dans ses coulisses sommeillaient des archives historiques inexplorées, sans inventaire structuré ni conditions de conservation adaptées. Face à cette richesse historique mise à l’épreuve du temps, l’institution s’est tournée vers AGS Records Management pour trier, inventorier et traiter ses archives. Un chantier de grande ampleur, piloté par notre archiviste experte, qui a eu pour mission ambitieuse d’exhumer et de mettre en lumière ces témoins du passé, insoupçonnés, à la fois mémoire de l’institution et reflet de l’histoire culturelle de Lyon.
Le double statut des archives de l’Opéra de Lyon
Initialement géré par une régie municipale, l’établissement change de statut en 1986 avec la création d’un orchestre lyrique. Sa gestion est alors léguée à une association à but non lucratif, lui permettant d’obtenir le statut d’Opéra National. Si, du temps de la régie municipale, les archives des productions les plus anciennes étaient publiques et versées aux Archives municipales de la ville de Lyon pour assurer leur bonne conservation, le passage à la gestion par une association a modifié le sort des archives. Une partie de celles produites à compter de 1983 sont devenues des archives privées, sans obligation de versement aux Archives municipales.
Ce statut hybride rend l’aventure encore plus captivante, chaque décision devenant une boussole pour naviguer entre conservation et transmission.
La nécessité de bien conserver ses archives
Or, l’Opéra National de Lyon fait figure d’acteur central de l’histoire de la ville et notamment de sa vie culturelle. Conscientes de cette richesse, les Archives municipales de la ville ont donc signé une convention avec l’établissement afin de récupérer les archives de l’Opéra après 1983.
Le chantier est monumental pour l’Opéra qui ne disposait alors d’aucun service archivistique dédié, de local adapté à la conservation ni d’inventaire précis. Face à ce défi, la direction décide de faire appel à AGS Records Management pour réaliser les récolements nécessaires et les versements aux Archives municipales, afin d’assurer la continuité de l’histoire de l’Opéra et de la ville.
La collaboration avec AGS Records Management répond à une double ambition : protéger ce patrimoine exceptionnel et le rendre accessible pour perpétuer la mémoire culturelle de Lyon pour les générations futures.
Un périple dans les coulisses du temps
Notre archiviste, entame son voyage en décembre 2022, avec l’urgence de vider les archives entreposées dans une cave annexe du bâtiment historique, un espace peu propice à la conservation. Elle effectue alors le récolement des archives, procède à un inventaire précis, reclasse les documents par service et organise leur transfert pour une conservation temporaire chez AGS Records Management avant versement aux Archives municipales ou avant élimination. Au total, 98 mètres linéaires d’archives sont traités. « Les lieux n’étaient clairement pas adaptés à la conservation d’archives et les conditions de traitement des documents étaient difficiles », souligne-t-elle. Dans les cartons se trouvent alors surtout des documents administratifs de direction générale, du service comptable ou encore des documents d’exploitation des bâtiments.
Une fois cette première étape achevée, l’archiviste experte se concentre sur la Maitrise de l’Opéra et effectue le même travail sur 140 mètres linéaires supplémentaires. Mais elle est rapidement confrontée à une difficulté de taille : les lieux et les documents conservés entravés par les dégâts du temps et de l’humidité, ont nécessité des interventions délicates de décontamination.
Au total, durant cette première partie, le travail minutieux de l’archiviste experte a permis de procéder au versement de 84 mètres linéaires d’archives historiques aux Archives municipales de Lyon, et à l’élimination de 129 mètres linéaires d’archives. Pleinement satisfait par le travail colossal mené par notre archiviste experte et le résultat de ce premier chantier de traitement, l’Opéra National de Lyon décide d’étendre la prestation à d’autres typologies et d’autres lieux liés de l’institution.
L’archiviste, passeuse de mémoire
Notre archiviste s’aventure alors dans l’Atelier des décors de Vénissieux, où se mêlent archives administratives et souvenirs de productions scéniques. Ce lieu joue un rôle essentiel dans la création des productions scéniques. Cet atelier est responsable de la conception, de la fabrication et de l’assemblage des décors pour les opéras, ballets et autres spectacles de la saison. Là encore, elle découvre des documents qui, tel un carnet de voyage, retracent les étapes de création des spectacles, du croquis à la scène.
« C’est un véritable plaisir de révéler au client des trésors enfouis, parfois oubliés, et de voir l’émerveillement qu’ils suscitent. Ces archives sont un voyage dans le temps, un témoignage vivant de l’histoire culturelle de Lyon, » confie-t-elle.

Parmi les découvertes notables, les archives de communication : affiches, livrets de présentation des spectacles, contrats et photographies qui documentent près d’un siècle d’histoire artistique et culturelle. Ces documents offrent une précieuse rétrospective sur l’évolution des programmations et de la vie scénique lyonnaise entre 1919 et 2009. Chaque document semble murmurer les récits des artistes, artisans et spectateurs ayant façonné l’âme de l’Opéra.
« Ces archives historiques permettent aujourd’hui aux équipes de retrouver des documents oubliés et de pouvoir répondre à des sollicitations jusqu’ici restées sans réponse, faute d’inventaire précis », souligne-t-elle.
Au fil de ce travail minutieux, l’archiviste experte ne se contente pas d’organiser des documents : elle tisse un fil narratif qui relie les générations. Ses inventaires méticuleux ne sont pas qu’un outil pour le présent, ils ouvrent des perspectives infinies pour les chercheurs, les passionnés et les professionnels qui exploreront ces archives dans les années à venir.

Un contact constant avec le client et les Archives municipales de Lyon
Tout au long de cette mission, Alice Abry coordonne les différentes opérations étroitement avec les référents des Archives municipales et l’archiviste de l’Opéra. « Je réalise des préconisations quant au sort de chaque document ou au système de classement et c’est ensuite le Client et les Archives municipales qui décident in fine du sort final des archives », souligne-t-elle. La conservation des documents dépend soit des circulaires et de l’obligation légale, soit de l’intérêt patrimonial décidé par l’archiviste qui s’appuie alors sur son expérience et l’intérêt patrimonial de l’institution.
Le projet, achevé en 2024, aura permis de révéler, au total, 524 boîtes de photos entre 1969 et 2004, sous forme de diapositives ou de tirages papier, ou encore 855 affiches entre 1960 et 2015.
Alice Abry, à travers son savoir-faire, invite chacun à un voyage unique, mêlant patrimoine et modernité, où chaque archive devient une étape vers une meilleure compréhension de la richesse culturelle lyonnaise.
Confiez la mémoire de votre histoire à nos archivistes experts et donnez une nouvelle vie à vos archives historiques : contactez AGS Records Management dès aujourd’hui !