Facturation électronique : le B.A-BA de la réforme

2 Sep, 2025
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Concrètement, les factures papier ou PDF envoyées par email disparaissent au profit de factures électroniques au format structuré, transmises via des Plateformes Agréées (ex PDP) et communiquées automatiquement à l’administration fiscale.

Notre experte, Ingrid Vazquez, vous explique tout ce qu’il faut savoir sur cette réforme dans les moindres détails.

Qu’est-ce que la facturation électronique ? Définition et enjeux

La facturation électronique, ce n’est pas un simple PDF envoyé par mail : c’est une facture native numérique, créée, transmise et reçue de bout en bout dans un format structuré, conçu pour être lu aussi bien par l’humain que par les systèmes informatiques.

Les caractéristiques fondamentales de la facture électronique

Une facture électronique doit être émise et reçue intégralement en format électronique. Elle doit être structurée selon des standards reconnus comme Factur-X, UBL ou CII, et garantir son authenticité ainsi que son intégrité. Ces formats permettent aux logiciels comptables et aux ERP de traiter automatiquement les données tout en préservant leur valeur juridique.

L’authenticité et l’intégrité des données représentent des piliers essentiels de la facturation électronique. Chaque document doit pouvoir prouver son origine et garantir qu’aucune modification n’a été apportée après sa création. Cette exigence de conformité légale aux normes françaises assure que les factures électroniques possèdent la même valeur juridique que leurs homologues papier, tout en offrant des avantages techniques considérables.

Objectifs stratégiques de la dématérialisation des factures

L’objectif de la réforme est double : simplifier et sécuriser. En réduisant le temps de traitement et les erreurs liées aux manipulations manuelles, elle améliore la gestion des paiements et renforce la transparence économique. Pour l’administration fiscale, c’est un moyen efficace de lutter contre la fraude à la TVA.

AGS Records Management accompagne ses clients non seulement sur la facture électronique, mais aussi sur l’ensemble de la chaîne documentaire et financière : intégration fluide avec vos ERP grâce à DocuWare, archivage sécurisé, suivi des flux et pilotage en temps réel.

Réforme de la facturation électronique : ce qui change en 2026

La mise en œuvre est progressive et couvre le B2B domestique ainsi que la déclaration des autres opérations.

Périmètre et champ d’application de l’obligation

Toutes les entreprises assujetties à la TVA sont concernées. Les factures B2B domestiques doivent être émises et reçues au format structuré via une Plateforme Agréée (PA) ; les autres flux (B2C et international) doivent faire l’objet d’un e‑reporting (transmission de données). Cette réforme concerne trois volets principaux liés à la nature des clients et des opérations :

Facturation électronique B2B (e‑invoicing) : le cœur de la réforme

Le premier volet, l’E-Invoicing ou facturation électronique, concerne toutes les transactions commerciales entre entreprises françaises assujetties à la TVA. Qu’il s’agisse de ventes, de prestations ou de locations, chaque facture B2B devra être transmise via une Plateforme Agréée (PA). Cette obligation assure une conformité totale et une meilleure fluidité des échanges. Chaque facture circule via une Plateforme Agréée (PA ex PDP), comme WiDOFACT by AGS Records Management, avant d’être remise à son destinataire et transmise à l’administration fiscale. En clair : la facture elle-même passe par une Plateforme Agréée

E-reporting : l’extension aux autres opérations

Au-delà du B2B, la réforme impose aussi un e-reporting. Il s’agit de la transmission à l’administration des données concernant les transactions avec des clients particuliers (B2C) ou avec l’étranger. Ainsi, les exportations, livraisons intracommunautaires et autres opérations internationales seront également couvertes. Dans ce cas, ce ne sont pas les factures qui transitent, mais leurs données qui doivent être transmises à l’administration fiscale.

En clair : seules les données passent, pas la facture.

E-reporting de paiement : le contrôle des flux financiers

Enfin, troisième volet. Pour certaines prestations de services, les données de paiement devront aussi être transmises. Cela permettra à l’administration de croiser factures et règlements pour renforcer la détection des anomalies.

Quels changements pour mon entreprise et mes factures ?

La réforme entraîne l’ajout de nouvelles mentions obligatoires sur les factures, comme le numéro SIREN du client, le type d’opération ou l’adresse de livraison. Elle impose aussi le recours à des formats normalisés et une interconnexion avec une Plateforme Agréée.

Mentions obligatoires supplémentaires et leur impact

La réforme introduit quatre nouvelles mentions obligatoires :

  • Le numéro SIREN du client devient indispensable sur chaque document, permettant une identification automatique et infaillible des entreprises dans les systèmes informatiques de l’administration fiscale.
  • Le type d’opération effectuée doit désormais être explicitement mentionné, permettant aux systèmes automatisés de catégoriser précisément chaque transaction selon sa nature fiscale.
  • L’option de paiement de la TVA renseigne l’administration sur le régime fiscal choisi par l’entreprise émettrice, information cruciale pour le contrôle de la cohérence des déclarations.
  • Enfin, l’adresse de livraison, lorsqu’elle diffère de celle de facturation, doit être systématiquement précisée, renforçant la traçabilité géographique des opérations commerciales.

Évolution des formats techniques et normalisation européenne

Les données de facturation doivent impérativement être structurées selon des standards internationaux reconnus.
Le format UBL (Universal Business Language) offre une approche complète de dématérialisation des processus commerciaux, dépassant le simple cadre de la facturation.
Le standard CII (Cross Industry Invoice) se concentre spécifiquement sur l’optimisation des échanges de factures entre systèmes hétérogènes.
Le format Factur-X mérite une attention particulière car il représente le choix stratégique de l’Europe en matière de facturation électronique. Cette norme hybride combine intelligemment la lisibilité humaine du PDF avec la structure technique du XML, permettant une transition en douceur pour les entreprises habituées aux factures traditionnelles. Un document Factur-X peut être visualisé comme un PDF classique par les utilisateurs tout en offrant aux systèmes informatiques toutes les données structurées nécessaires au traitement automatisé.

En résumé, les données doivent suivre des standards reconnus : UBL, CII et Factur‑X (PDF lisible + XML embarqué). Factur‑X permet une transition en douceur : vos équipes lisent un PDF, vos systèmes traitent un XML.

Plateforme partenaire, obligations, calendrier, tout savoir sur la réforme de la facturation électronique.

Quelles sont les entreprises concernées et exclusions réglementaires ?

Toutes les entreprises assujetties à la TVA sont concernées, quelle que soit leur taille ou leur secteur. Même celles qui émettent peu de factures doivent être capables de recevoir et de traiter des factures électroniques. Certaines exceptions existent toutefois, notamment dans le secteur de la santé, de l’éducation ou encore pour certaines opérations immobilières.

L’obligation de réception concerne toutes les entreprises assujetties à la TVA, quel que soit leur chiffre d’affaires, forme juridique ou régime. Certaines opérations bénéficient toutefois de régimes spécifiques (santé, enseignement/formation, immobilier, associations, secteurs bancaires/assurances).

Exclusions sectorielles et géographiques définies par la loi

Certaines opérations échappent cependant à cette obligation générale, conformément aux dispositions de l’article 261 et suivants du Code général des impôts. Les transactions internationales et intracommunautaires restent régies par des règles spécifiques liées aux conventions fiscales internationales et à la réglementation européenne sur la TVA. Les ventes aux particuliers (B2C) ne sont pas soumises à l’obligation de facturation électronique, bien que leurs données doivent faire l’objet d’un e-reporting.

Des exclusions sectorielles reconnaissent la spécificité de certaines activités économiques. Les prestations dans les domaines de la santé, de l’enseignement et de la formation bénéficient d’une exemption, tout comme les opérations immobilières et les activités des associations à but non lucratif. Les secteurs bancaire, financier, de l’assurance conservent leurs régimes particuliers compte tenu de la complexité de leurs opérations et de l’existence de réglementations sectorielles spécifiques.

La Martinique, la Guadeloupe et La Réunion sont alignées sur la métropole. La GuyaneMayotte, Saint‑Pierre‑et‑Miquelon et les collectivités du Pacifique ne sont pas directement concernées, mais les entreprises métropolitaines travaillant avec ces territoires restent soumises aux obligations d’e‑reporting correspondantes.

Calendrier de déploiement et échéances critiques

Phase initiale : septembre 2026, l’obligation de réception universelle

Toutes les entreprises doivent être en capacité de recevoir, traiter et archiver des factures électroniques. Les grandes entreprises entrent dès cette date dans l’obligation d’émission.

Phase d’extension : septembre 2027 et la généralisation complète

L’obligation d’émission est étendue aux PME et TPE, pour un écosystème B2B entièrement dématérialisé. 

Quels bénéfices pour mon entreprise ?

Optimisation des processus et réduction des coûts

La facturation électronique génère des gains de productivité considérables en éliminant de nombreuses tâches manuelles chronophages. Le traitement automatisé des factures réduit drastiquement les temps de saisie, de vérification et de rapprochement comptable. Les erreurs de transcription, source fréquente de litiges commerciaux et de corrections comptables, disparaissent mécaniquement grâce à l’échange direct de données structurées entre les systèmes informatiques.

En résumé : Suppression des ressaisies, diminution des délais de traitement, rapprochements accélérés, moins d’erreurs : des gains mesurables sur le coût par facture.

Amélioration de la qualité relationnelle client-fournisseur

L’amélioration des relations clients découle naturellement de la fluidification des processus commerciaux. Les délais de traitement réduits permettent une résolution plus rapide des éventuels litiges, tandis que la traçabilité complète des échanges facilite les recherches et vérifications. La transmission automatique des accusés de réception et des statuts de traitement améliore la transparence entre partenaires commerciaux.

La standardisation des échanges facilite également l’intégration de nouveaux partenaires commerciaux, réduisant les coûts d’acquisition client et simplifiant la gestion multifournisseurs. Les entreprises peuvent développer des tableaux de bord consolidés offrant une visibilité en temps réel sur l’ensemble de leurs flux commerciaux.

En résumé : Traçabilité bout‑en‑bout, statuts de traitement partagés, litiges résolus plus vite, intégration facilitée de nouveaux partenaires.

Sécurisation juridique et conformité réglementaire

La facturation électronique offre une traçabilité complète des documents, depuis leur création jusqu’à leur archivage, incluant tous les intermédiaires de transmission. Cette traçabilité constitue un atout précieux en cas de contrôle fiscal ou de litige commercial.

L’archivage sécurisé et automatisé garantit la conservation des documents selon les exigences légales, éliminant les risques de perte ou de dégradation inhérents au stockage physique. Les entreprises bénéficient ainsi d’une sécurité juridique accrue tout en réduisant leurs contraintes de gestion documentaire.

En résumé : Traçabilité intégrale, archivage électronique conforme, préparation sereine aux contrôles fiscaux et audits internes.

Conséquences du non-respect et système de sanctions

L’administration prévoit une sanction de 15 euros par facture non conforme ou comportant une mention légale manquante. Et cela peut monter jusqu’à 250 euros en l’absence d’e-reporting.

Les sanctions pouvant atteindre 250 euros en cas d’absence d’e-reporting reflètent la gravité particulière accordée par l’administration à la transmission des données fiscales. Cette différenciation tarifaire souligne l’importance stratégique du volet déclaratif de la réforme, considéré comme essentiel pour l’efficacité de la lutte contre la fraude fiscale.

En résumé : L’administration prévoit 15 € par facture non conforme ou incomplète, et jusqu’à 250 € en cas d’absence d’e‑reporting. D’où l’intérêt d’anticiper et de sécuriser vos flux dès maintenant.

Prestataire immatriculé e-facture.

Stratégies de préparation et mise en conformité

Diagnostic préalable et audit de l’existant

La préparation efficace à la facturation électronique commence par un audit approfondi des processus existants. Cette analyse doit couvrir l’ensemble de la chaîne de facturation, depuis la génération des factures jusqu’à leur archivage, en passant par les circuits de validation interne et les modalités de transmission aux clients. L’identification des points de friction actuels permet de prioriser les améliorations et d’estimer les gains potentiels de la dématérialisation.

L’évaluation des outils informatiques existants constitue un préalable indispensable au choix d’une solution technique. La compatibilité des logiciels de comptabilité, des systèmes de gestion commerciale (CRM) et des progiciels de gestion intégrés (ERP) avec les standards de facturation électronique détermine largement l’architecture technique à retenir. Cette phase d’audit permet également d’identifier les besoins de formation des équipes et les adaptations organisationnelles nécessaires.

Choix stratégique de la PDP et du prestataire spécialisé

Le choix d’une Plateforme Agréée (Ex Plateforme de Dématérialisation Partenaire) représente une décision stratégique majeure conditionnant le succès de la transition. Les entreprises doivent évaluer les différentes offres selon plusieurs critères : compatibilité technique avec leurs systèmes existants, niveau de service et d’accompagnement proposé, coûts de mise en œuvre et d’exploitation, capacité d’évolution et d’adaptation aux évolutions réglementaires futures.

Les prestataires immatriculés offrent généralement des solutions complètes incluant la formation des équipes, l’assistance technique, et l’évolution continue des services en fonction des changements réglementaires. Cette approche externalisée peut s’avérer particulièrement pertinente pour les PME et TPE qui ne disposent pas des ressources internes nécessaires pour développer et maintenir une expertise technique approfondie en facturation électronique.

Chez AGS Records Management, nous déployons WiDOFACT (Plateforme Agréée) et orchestrons vos intégrations via DocuWare (P2P) pour un parcours fluide.

Conduite du changement et formation des équipes

La formation des équipes aux nouveaux processus constitue un facteur critique de succès souvent négligé dans les projets de dématérialisation. La transition vers la facturation électronique modifie profondément les habitudes de travail des services comptables, commerciaux et administratifs.

Les tests et la mise en production progressive permettent de valider le bon fonctionnement des nouveaux processus avant les échéances réglementaires. Cette approche par étapes limite les risques opérationnels et permet d’ajuster les paramètres techniques et organisationnels en fonction du retour d’expérience. La planification de ces phases de test doit tenir compte des cycles commerciaux de l’entreprise pour minimiser l’impact sur l’activité courante.

La réforme de la facturation électronique représente une transformation structurelle majeure de l’économie française, nécessitant une préparation méthodique et anticipée. Les entreprises qui sauront tirer parti de cette obligation réglementaire pour moderniser leurs processus commerciaux et comptables disposeront d’un avantage concurrentiel durable dans un environnement économique de plus en plus digitalisé.

Par Ingrid Vazquez, Experte Facturation Électronique & IA – AGS Records Management

« Mon rôle est de vous accompagner personnellement dans cette transition, pas à pas, pour que votre entreprise franchisse sereinement ce cap majeur. »

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